La permaculture, c’est tout le temps, et que se passe-t-il dans mon jardin au mois de Janvier ? C’est l’heure du bilan, du soin, et de la projection vers l’avenir.

La nature semble dormir, mais en regardant de plus près, je crois bien qu’elle anticipe les saisons à venir.

Visite de Janvier (au début, je dis broyat, mais en fait, je voulais dire BRF)

D’abord tirer le bilan des saisons passées :

Et ça, on a même pas besoin de jardin pour le faire. On a fait ça avec les enfants, et ça nous a donné la pêche. Malgré un contexte complètement délirant, nous remarquons que l’année a été fertile en avancées, émotions, événements, rencontres, solidarité …

Qu’est-ce qui a fonctionné jusqu’ici, qu’est-ce qui m’a aidé à réussir, qu’est-ce que je continue ?

Pourquoi telle ou telle chose n’a pas été couronné des succès attendus ? Que puis-je modifier ? Est-ce que j’essaie encore, et si oui, cette année ou plus tard ? Qui peut m’aider ? De quoi ais-je besoin pour me donner plus de chances ?

Qu’est-ce que j’aimerais essayer dans l’année qui vient ? Où puis-je trouver les informations nécessaires ? Avec qui est-ce que j’ai envie de mener ce projet ?

Se projeter

Je fais la liste de tout ce que je veux mettre en œuvre dans un futur proche, ET dans un futur lointain. Que dois-je anticiper, préparer, rassembler pour que mes rêves se réalisent ?

Nous avons fait venir une cuve de 5000 litres d’eau. La sécheresse est une contrainte que nous devons prendre en considération. Elle plane à présent trois mois au dessus de notre jardin. C’est donc maintenant que je dois réunir tout ce qui va m’aider cet été. D’abord parce que j’ai le temps : je sais que les plantations vont m’occuper très bientôt.

Je suis en train de réfléchir sur les zones de cultures :

  • En ais-je assez/trop ?
  • Sont-elles bien placées par rapport au soleil, à l’accès à l’eau, par rapport à mes déplacements, aux activité des enfants …
  • Sont elles assez bien nourries ?
  • Sont-elles protégées du vent, du froid, du soleil …
  • Sont -elles trop fréquentées par les” indésirables” ?

Je cherche la meilleure place pour les arbustes à petits fruits qu’on va me donner. À la couronne d’un arbre, pour délimiter une zone, pour protéger le potager, pour créer une haie … ? Je marque la zone avec une chaise, un carton, un truc de la même taille, et je regarde de loin si ça convient. Je me pose à plusieurs endroits, et regarde vers cette zone. Si ça ne m’insulte pas le regard, si je ne risque pas d’abîmer les plantes avec le tuyau d’arrosage, ou de gêner mes mouvements, si ça ne crée pas d’ombre au mauvais endroit … ça devrait aller.

Quand j’ai trouvé le meilleur emplacement, je dépose du compost, du carton, de la paille, du bois raméal fragmenté. Je peux y faire un trou, et planter tout de suite, ou attendre le printemps pour nettoyer, greliner, et semer.

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Janvier + Permaculture = Soigner

C’est maintenant qu’on voit si les choses se préparent sereinement ou dégénèrent. Ça tombe bien, c’est aussi maintenant que je peux préparer des remèdes, installée au chaud, pour les appliquer dehors au premier rayon de soleil.

Les arbres ont perdu leurs feuilles, il est donc temps de les inspecter.

La grande règle c’est de n’intervenir que quand l’arbre n’est pas trop occupé : faire ou se défaire de ses feuilles, c’est être occupé.

On enlève les trucs abîmés s’il fait bien sec. Non, le lichen, la mousse, le lierre ne sont pas des problèmes, ce sont des pionniers. Le lierre aidera éventuellement à abréger le processus de mort, mais il n’en sera pas la cause. Par contre, on regarde bien s’il n’y a pas de chancre, champignons inquiétants, gui dans les fruitiers. Le gui a la réputation de prévenir de la venue d’autres parasites plus graves pour l’arbre.

Si on pratique une taille raisonnée, par exemple d’une branche qui gène, on ne la brûle pas là, maintenant. Gâchis honteux. On peut faire plein de choses avec.

  • Prélever les ramifications inférieure ou égales à l’épaisseur d’un manche de balai. Les broyer pour couvrir le sol (sous l’arbre, sur les zones cultivées, sur les zones érodées.). On peut les broyer avec un broyeur, passer une débroussailleuse dessus, ou pratiquer le “coupe et pose”, au pied de l’arbre.
  • Faire ensuite sécher les parties plus charnues pour un futur feu.
  • Créer un abri pour la vie sauvage avec les branches : serpents, hérissons, insectes. Dans ce cas, on a le droit de s’amuser à faire des trous pour les abeilles solitaires.

Autres recettes :

Dans la série, “c’est bien foutu”: l’ail germe dans la cuisine. Je vais en coller plein sous les arbres malades, les endroits trop fréquentés par les pucerons, les limaces, les nématodes …

On se chauffe au bois, et ça aussi, c’est une bonne aubaine. Je peux utiliser la cendre pour fabriquer de la lessive, enduire les troncs, saupoudrer au pied de plantes malades, faibles, attaquées par une mycoses.

Si on a du lait pourri, on peut faire infuser de l’ail abîmé dedans, et arroser le pied d’un arbre en difficulté.

En ce moment, on voit mieux les zones érodées, alors on les dorlote. On peut les nourrir, en prévision d’y planter des choses qui résistent au piétinements, à la sécheresse … Plantain, potentille, gazon sportif, ray grass … du couvre sol adapté aux problèmes qui causent l’érosion, et à vos contraintes.

Et vous, que faites-vous au mois de Janvier, dans vos pratiques de permaculture ? Vous améliorez vos conditions de travail ? Vous modifiez le programme de votre temps libre avec vos enfants ? Vous rendez visite au voisinage avec des confitures ? Vous revoyez votre design ?

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