Comment analyser le sol quand on a pas de sous ? Tu connais le coup du slip ? C’est une méthode de diagnostique.
Tu enterres ton plus beau slip
En coton bio de préférence, en soie ou en satin, au pire. Une matière naturelle, évidemment.
Tu vas dans le jardin (par exemple), et tu creuses un trou de 15 cm d’épaisseur. Puis, tu y enterres ton slip.
Tu attends deux mois.
Et ces deux mois passés, tu le déterres.
De deux-trois choses l’une :
- il est comme neuf, quoique sa couleur n’invite pas à le remettre. C’est la merde. (pas la couleur : le diagnostique) Au mieux, tu n’as pas bien lu l’étiquette. Soit, tu t’es fait enfler par la grande distribution qui a menti sur la composition. Ou alors, c’est le drame : ton sol est mort. Mais on va le ressusciter.
- il semble en mauvais état, mais il en reste. Le sol a besoin d’aide. Alors, on va l’aider.
- Il n’est plus là. Non, personne n’est venu voler un slip au fond du jardin. C’est juste que sa micro-biologie est au top.
Dans les deux cas où tu retrouves ton slip :
Le zéro absolu existe rarement dans la nature. Par contre, on a bien nourri l’érosion. Réparons, nourrissons, prenons soin du vivant maintenant qu’on l’a bien emmerdé.
D’abord : comprendre comment ça marche. On dit merci à Francis Hallé.
Ensuite, bien comprendre comment ça marche, avec Lydia et Claude Bourgignon en 11 minutes.
On se demande pourquoi
Pas la peine de s’exciter, ni de s’exiler sur Mars. Faut savoir ce qui s’est passé, et puis c’est tout. Avant, il y avait quoi ? Pollution ? Construction ? Cultures ? On rectifie en fonction.
Maintenant qu’on sait comment ça marche, on agit.
Peut-être que le terrain est tassé, qu’il y a une semelle de labour ? On greline, mais dooooucement, et jamais quand il vient de pleuvoir.
On fait rentrer la faune dans la boucle.
Vous aussi, vous êtes de la faune. Vous faites caca, pipi, arrêtez de mettre ça dans l’eau potable, et faites du compost.
On va en forêt chercher de quoi ensemencer.
Pour aider : caca de vaches, moutons, chevaux. Le mieux, c’est d’aller nettoyer un box dans un centre équestre, ça fera plaisir à tout le monde.
C’est la plante qui fait le sol.
On plante de tout, on plante d’abord ce qui peut vivre dans rien, et on continue patiemment. On se tourne vers les plantes pionnières pour amorcer la résilience. Il y a très longtemps, les plantes ont déterminé des stratégies pour exister, et préparer leur lieu de vie à recevoir des copines.
Par exemple : Les argousiers sont capables de repeupler des déserts, les paulownias avalent la pollution et poussent à une vitesse effrayante. Regardez ce qui pousse dans la région, et plantez, plantez, plantez, surtout des arbustes pour commencer.
Au sol, le trèfle, le sarrasin, la luzerne, la moutarde, le pois protéagineux, les fèves, le blé, les ray grass, la consoude … et il serait temps d’agrandir la zone sauvage, et de ne pas marcher dessus.
On plante en arrondi, pour amoindrir le lessivage, perpendiculairement aux pentes, plantes, arbres, buissons …
On appelle les champignons.
Il n’y a qu’eux pour nettoyer nos conneries. Il n’y a qu’eux pour lier tout ce que vous vous échinez à planter. Pour les nourrir, on a recours au carbone. On donne du bois raméal fragmenté, de la paille, du lait pourri.
Si par bonheur, les ronces, rosiers, pommiers sont dans le coin, ils vont créer le bon support pour aider vieux arbres et jeunes plantes à s’entraider.
Soixante pour cent au minimum, de ce que vous consommez doit retourner à la terre, d’une façon ou d’une autre. Hop ! au boulot.